Close

Les avocats suspendent leurs activités et exigent la libération de Me Essou

Les avocats du barreau de Brazzaville ont décidé le 20 février de suspendre leurs activités pendant trois jours, à compter du 21 février, pour protester contre l’interpellation et la garde à vue de Maître Ludovic Desiré Essou, arrêté un jour après la mort de Marcel Ntsourou dont il a été le conseil. Les avocats exigent la libération « immédiate et sans condition » de leur collègue.

Cette décision a été prise lors de l’assemblée générale extraordinaire des avocats du barreau de Brazzaville présidée par le bâtonnier de Brazzaville, Me André François Quenum. Ce délai de trois jours a été accordé au procureur de la République pour examiner leur demande consistant à libérer immédiatement et sans conditions leur collègue. Les avocats ont affirmé qu’au bout de trois jours, si Me Essou n’est pas libéré, ils décideront de la conduite à suivre.

Les avocats ont dénoncé dans une déclaration la « violation » de l’article 53, alinéa 4 de la loi 026-92 portant organisation de la profession d’avocat en République du Congo. Selon les hommes en toges noires, l’interpellation de leur collègue le 18 février à Brazzaville par les gendarmes s’est déroulée dans le « non-respect » total de la procédure d’usage. C’est pourquoi, ils ont appelé le parquet et les gendarmes à respecter la loi.

D’après plusieurs avocats présents à cette réunion du barreau, l’avocat Essou a été arrêté à la suite à un faux coup de téléphone passé par des éléments de la gendarmerie. « Il a été appâté par les forces de l’ordre qui l’ont appréhendé comme un petit voleur en pleine rue de Poto-Poto », a déclaré un avocat, contacté par Vox.

La décision prise par les avocats de Brazzaville de suspendre leurs activités devant les greffes et les juridictions est parmi les quatre mesures arrêtées lors de l’assemblée générale qui a connu la participation de la majorité des avocats de Brazzaville.

Dans sa déclaration lue par Me Jean Philippe Esseau, le barreau de Brazzaville a précisé qu’un avocat doit être interpellé en présence du bâtonnier et du procureur général près la Cour d’Appel. Ce qui n’a pas été le cas pour Me Essou.