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Bientôt des toilettes publiques pour les brazzavillois

Partout dans Brazzaville, l’on assiste depuis quelques semaines à la construction massive des sanitaires publics, un projet de modernisation de la ville sous la diligence du maire central, Roger Christian Okemba. Une fois opérationnels, l’accès à ces coins d’aisances nécessiterait une contrepartie financière.

La mairie de Brazzaville a entrepris de doter la ville de toilettes publiques. Ces sanitaires publics sont composés d’un petit bâtiment qui comprend trois portes. Une s’ouvre sur 4 urinoirs pour hommes, un WC  et un lavabo. Une autre, celle du milieu, qui recevra les femmes, cache un WC  et un lavabo. La troisième, destinée aux handicapés moteurs avec une entrée adaptée, montre un WC en plus d’un lavabo.

Ces bâtiments encore en construction pour les uns ou en cours de finition pour les autres se situent à la commune de Moungali, devant le stade Marchand et à côté du palais des congrès.

Un écolier du lycée technique industriel, Dieuveil Mafounda, a révélé que ce projet en cours de finition va d’une manière ou d’une autre concourir à discipliner les citoyens congolais.

Cet écolier a exprimé sa joie en supposant qu’avec ces joyaux le phénomène des hommes urinant sans pudeur au pied d’un arbre, sur un mur, derrière le pneu d’une voiture ou à l’angle d’une rue prendra bientôt fin. « Le pire c’est de voir une femme se donner en spectacle en retroussant son pagne pour s’accroupir aux yeux de tous comme si elle était seule au monde », a déploré Dieuveil Mafounda.

D’autres voient en ces toilettes publiques, un apport important dans la société. C’est le cas de Roslin Ferrol Palesonga, qui a évoqué la réduction du chômage au Congo. « Si les employés sont appelés à se relayer pour assurer la surveillance et la propreté des lieux, ce qui revient à dire qu’il faudrait recruter au maximum pour mener à bien le fonctionnement du système», a-t-il partagé. « Les jeunes désœuvrés auront de quoi s’occuper », a-t-il terminé.

Pierre Malanda, un homme à la retraite a félicité cet élan de réflexion « quoique tardif » pour lui.

Pierre Malanda s’est toutefois réjouit de ce que les Congolais commencent à ramener au pays les bonnes idées « qu’ils vont admirer chez les autres ». Cet éveil de conscience prouve, selon lui, que le Congolais a atteint l’âge de la maturité pour enfin manifester de l’amour envers son pays qui attend toujours d’être exploité. Il a par ailleurs exhorté aux autorités de tenir ces infrastructures loin des actes d’incivismes qui habitent certains compatriotes », à l’image des cabines téléphoniques publiques saccagées dans les années 90. « Tout affichage publicitaires ne devrait pas être autorisé sous peine d’amende », a-t-il proposé.

Quant à la somme encore indéterminée qu’il faudrait payer avant d’avoir l’accès libre à ces toilettes, deux mères de familles ont donné des avis contraires.

Pour la première, point n’est besoin d’exiger un seul sou aux populations lorsqu’il s’agit vraiment de leur venir en aide, surtout pas à l’heure où le panier de la ménagère est déjà frappé par la crise économique. La seconde, elle, demanderait aux autorités d’être plutôt souple dans la somme à payer. « Une pièce de 100 francs, pas plus », a-telle suggéré en riant.

Encore un peu et les toilettes publiques de Brazzaville pourront enfin répondre aux besoins des populations qui sont longtemps restées lésées par les autorités.