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Les candidats de la majorité à l’origine de plusieurs incidents pendant les votes

Les élections législatives et locales de juillet 2017 se sont déroulées sous haute tension. Des multiples incidents ont émaillé le déroulement de ces élections. Pourtant, les candidats de la majorité présidentielle ont, dans la majorité des circonscriptions, été face à eux-mêmes.

A Ewo, dans le département de la Cuvette-ouest, le premier tour s’est tenu le 24 juillet au lieu du 16 comme arrêté par le gouvernement. Cela par le fait que le matériel électoral avait été saccagé par les partisans de certains candidats. Après ces incidents, Grégoire Lefouoba et Martin Oyali, ont perdu leurs postes de conseillers au cabinet du Premier ministre. Ces deux personnalités sont pourtant deux membres du Parti congolais du travail (PCT), le principal parti de la majorité présidentielle.

Pourtant à Ewo,  aucun parti de l’opposition n’a pris part au scrutin qui a connu des heurts, justifiant le mécontentement des populations. Une attitude paradoxale, puisque tous les candidats étaient issus des partis de la majorité présidentielle.

Lors du deuxième tour, les arrondissements de Poto-Poto, Moungali, Ouenzé, Madibou et Makélékélé ont également connu des troubles dans certains bureaux de vote. Le candidat du PCT, Dominique Ondzé, dans la troisième circonscription électorale de Ouenzé, par exemple, a été accusé de fraude électorale par son challenger Marien Ikama. De nombreux témoins ont effet rapporté avoir vu des personnes en tenue militaire voter pour son compte. Ce qui a obligé Marien Ikama de retirer ses délégués des bureaux de vote et de finalement annoncer le retrait  de sa candidature. Il faut noter qu’Ikama Marien Ngouabi n’est pas un membre de l’opposition.

Dans la deuxième circonscription de Moungali, plusieurs autres témoins ont affirmé avoir vu des militaires voter en faveur du candidat Hydevert Mouagni, un candidat proche de la majorité présidentielle. Lors de sa campagne, ce dernier a bénéficié du soutien du candidat PCT, Ines Nefer Inkani, élue dès le premier tour dans la première circonscription de Moungali.

A Madibou, un autre candidat du PCT a été accusé, par les électeurs d’user de fraude pour vouloir battre son concurrent.

Dans toutes les circonscriptions électorales à Brazzaville comme dans d’autres villes où les violences ont été signalées, les acteurs principaux ont été les candidats du parti au pouvoir. Un parti qui affirme souvent jouir d’une grande popularité au Congo. Pourquoi alors la plupart de ces candidats ont-ils usé des méthodes brutales et intimidantes pour se faire élire ?