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Le CFCO en déraillement permanent dans le Pool

Le trafic ferroviaire est suspendu depuis novembre 2016 entre Brazzaville et Loutété suite aux incidents survenus régulièrement dans le Pool. La voie ferrée et un pont ont été dynamités dans la région de Mindouli. A Brazzaville, les usagers du train, notamment ceux du PK Mfilou se plaignent de l’absence du train, tandis que les agents du chemin de fer n’ont plus été payés depuis des mois.

Chaque fois qu’un train siffle entre le PK M’filou et la grande gare de Brazzaville, c’est juste pour contrôler la voie ou faire quelques travaux. Sinon, aucun passager, aucune marchandise n’ont  été transportés entre Pointe-Noire et Brazzaville depuis quatre mois.

Les usagers et les riverains du chemin de fer au PK Mfilou, se plaignent. « Ici, tous les jours les trains passaient. Nous étions habitués à cette ambiance. Nous ne comprenons pas ce qui se passe dans le Pool. Il y  avait toujours une foule de voyageurs qui venaient prendre le train ici à Mfilou, notamment le train Air Pool, dit Train du peuple », regrette avec nostalgie un riverain du chemin de fer, habitant le quartier Mbimi.

D’autres personnes dénoncent la cherté de la vie due à l’absence du train qui transportait toutes sortes de produits agricoles. Et ceux-ci étaient vendus très moins chers à Mfilou. « Aujourd’hui tout coûte cher à cause du train qui ne circule plus. Sinon, on avait tout ici : manioc, arachide, haricot, petit pois et même les harengs venant de Pointe-Noire à bon prix », déplore un habitant de Makazou, habitué à faire ses courses au PK Mfilou.

« Le camion ne règle pas le problème. Le train reste le train, il faut que les autorités nous règlent ce problème. On ne peut pas pénaliser tout un peuple à cause de ces incidents qui n’ont que trop duré. Franchement, nous sommes fatigués », dénonce une vendeuse ambulante résidant le quartier Massina.

Les cheminots sont quasiment en congé technique. Chaque jour, ils viennent s’enquérir de la situation de leur entreprise qui malheureusement ne s’améliore pas. Le chemin de fer est toujours pris en otage dans le Pool. Une partie de la voie ferroviaire et un pont ont été dynamités dans la zone de Mindouli notamment. Ces incidents empêchent au train de circuler. « Je trouve cela très étonnant. Les habitants du Pool dépendent énormément du train, mais ils s’attaquent toujours au chemin de fer au moindre incident. C’est regrettable », dénonce un agent du CFCO.

Entre 1999 et 2003, la circulation du train avait été sérieusement perturbée dans le Pool à cause des événements similaires. Pour Jonas Mampouya, un cadre du CFCO, le train doit reprendre. « Sans salaire, nous ne pouvons pas vivre, c’est très difficile. Il faut que le chemin de fer reprenne ses activités et cette fois-ci avec une amélioration de la voie », souhaite-t-il.

Depuis l’arrêt des activités, les agents du CFCO n’ont pas leurs salaires mensuels. Les autorités estiment que les travaux de réhabilitation du chemin de fer dans les zones où il a été endommagé dans le Pool pourront débuter en mars. Elles excluent par ailleurs toute négociation sur la paix avec les miliciens ninjas-nsiloulou du pasteur Ntumi, accusés d’avoir saboté le chemin de fer. L’armée affirme d’ailleurs avoir la maitrise totale de la situation dans le Pool.

Mais les trains voyageurs et marchandises ne circulent toujours pas. Un véritable manque à gagner pour cette compagnie considérée comme l’épine dorsale de l’économie congolaise.