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La Chine commerce intensement avec le Congo

Le président Denis Sassou N’Guesso poursuit son séjour de travail en Chine où il devrait signer avec son homologue chinois Xi Jinping d’autres accords économiques et commerciaux. Les deux pays échangent dans plusieurs domaines. Des entreprises chinoises sont aujourd’hui devenues les maîtres d’ouvrage au Congo. Les Chinois construisent et reconstruisent le Congo. De pures, les Chinois veulent faire du Congo, le modèle de leur coopération en Afrique centrale.

La Chine est devenue un client incontournable pour le Congo. Elle pourrait détrôner les Etats-Unis du rang de premier acheteur du Congo. De même, la Chine lorgne la place de premier fournisseur du Congo qu’occupe depuis bien longtemps la France, l’ex-puissance coloniale, avec 837 millions d’euros de volume des importations en 2015, une balance en baisse de 13%, impactée par la chute des prix du pétrole. Le Congo est le deuxième client des Chinois en Afrique centrale après l’Angola. Une bonne partie des exportations du Congo (40,8%) va vers la Chine.

La Chine a répondu favorablement dans plusieurs projets où la France a hésité d’apporter les financements. Avec son système de préfinancement des marchés, rendu possible grâce aux garanties fournies par les banques chinoises, les entreprises de l’Empire du Milieu sont sur tous les chantiers au Congo. Les facturations sur mesure, les plans financiers solvables, les sociétés chinoises arrangent les mécanismes de financement pour permettre au Congo de vite rembourser ses prêts. Elu Pays pauvre très endetté en 2010, le Congo ne devrait plus souscrire à des prêts aux taux d’intérêts faramineux et prohibitifs. Les Chinois le font alors à des taux bonifiés.

Des dizaines de sociétés chinoises s’arrachent l’essentiel des marchés d’un pays en pleine construction. Les BTP, les télécommunications, le bois, le pétrole, les mines, le commerce en détail, les Chinois sont partout. Membres d’une société réputée de bureaucratie et de grande consommation, les Congolais se frottent les mains, bien que certains opérateurs économiques locaux ploient sous le poids d’une concurrence quasi-déloyale, notamment dans le petit commerce.

Une forte communauté chinoise s’est implantée au Congo. Si leur nombre exact n’est toujours pas établi par les deux autorités, on sait cependant qu’en 2010, plus de 1000 Chinois résidaient déjà au Congo, dont 600 pour la seule ville de Pointe-Noire. Nombreux exercent dans le secteur pétrolier. Ceux qui se sont établis à Brazzaville pratiquent le commerce, en détail notamment. Plusieurs boutiques chinoises, implantées le long de grandes avenues comme La Paix à Poto Poto ou UA à Bacongo, proposent des articles à des prix très bas. Bien que les consommateurs congolais se plaignent de la qualité des produits chinois, mais l’affluence dans leur boutique est telle que les concurrents ouest-africains et libanais broient du noir.