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Le CHU refuse d’accueillir de nouveaux malades

La ministre de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo  a  effectué, le 9 octobre à Brazzaville, une visite au Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU),  qui  depuis le déclenchement  de la grève le 4 octobre n’admet plus les nouveaux cas.

Venue constater la situation alarmante dans laquelle le CHU est plongé depuis plusieurs mois, à cause du non-paiement des salaires des agents de cette structure sanitaire, qui accusent quatre mois d’arriérés, la ministre Mikolo a fait la ronde dans différents services du CHU.

Elle a débuté par le service des urgences où, par principe, il y a toujours un afflux de malades  qui viennent à chaque instant. Le constat est plutôt lugubre à ce poste de l’hôpital. Compte tenu de la grève, le service des urgences n’a pas le même engouement. Il y règne d’ailleurs une atmosphère morose.

Jacqueline Lydia  Mikolo a poursuivi  par le service de neurovasculaire où à peine cinq patients victimes d’Accidents vasculaire cérébral  (AVC) bénéficient des soins appropriés des professionnels de santé.  A ce propos,  le responsable dudit  service, Pr Paul Macaire Ossou- Nguiet, a fait savoir à la  ministre que, malgré le non versement des salaires, le personnel commis à ce service s’emploie sans relâche à administrer des soins aux  malades.

Cette visite  s’est poursuivie par la pharmacie, le service de pédiatrie nourrissons, suivie du  service de néonatologie. Dans ces services, le personnel  de santé animé par la fibre patriotique essaie tant soi peu de prendre soins de malades encore internés dans ce centre hospitalier.

Après ce constat mitigé, la ministre de la Santé s’est ensuite rendue au Centre national de transfusion sanguine (CNTS), où à l’instar du CHU, le personnel observe un service minimum, pour revendiquer cinq mois de salaires impayés.

Pour la circonstance, la ministre de la  Santé et de la population Jacqueline Lydia Mikolo a  relevé que « c’est une heure grave pour notre pays, eu égard à la grève déclenchée dans les deux structures sanitaires le CHU et le CNTS ».

Reconnaissant que la grève est un droit prévu  par les textes de l’Etat,  la ministre de la santé a notifié que ce même texte stipule que dans les structures sensibles, comme celle de la santé, un service minimum doit être assuré et de manière obligatoire.

Touchée par la situation morose au CHU, elle a déclaré que cela relève de la responsabilité de tout un chacun  de s’assurer que les malades ne sont pas abandonnés à leur triste sort. Car, a –t-elle  indiqué qu’« il s’agit de la vie des  êtres humains et non des instruments que nous devrions blaguer ».

Pour  Jacqueline Lydia Mikolo, le service minimum instauré au CHU et au CNTS est confronté à plus d’une difficulté du fait que les agents qui animent ce service sont menacés  par leurs collègues,  victimes de pression. De ce fait, elle a encouragé  tous ceux qui en dépit de difficultés viennent sauver les vies humaines, avant de renchérir que le ministère  de la santé est à pied d’œuvre pour que  le paiement des salaires soit pris en compte par le gouvernement.

Pour  que  la grève au CHU et au CNTS ne mettent pas en danger la vie de population,  plusieurs hôpitaux étaient appelés à renforcer les professionnels de santé dans ces deux structures hospitalières, a dit la ministre de la santé.