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Le CUDHOC dénonce une vague d’arrestations dans les quartiers sud

Le président du Cercle uni des droits de l’homme et culture de paix (CUDHOC), Gaspard Mienantima a appelé le 14 juin à Brazzaville le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville de mettre fin à la vague d’arrestations qui frappe les populations dans certaines parties des quartiers sud de la capitale.

Gaspard Mienantima, président du  CUDHOC

« Il faut que le procureur de la République s’implique. Il doit réactiver le système d’alerte qui lui permet d’être en contact direct avec les populations qui sont subissent les rafles de la police. Le procureur de République doit mettre fin à ces agissements, car les gens n’en peuvent plus », s’est alarmé le président du CUDHOC.

Dans un échange avec les journalistes, Gaspard Mienantima a affirmé que plusieurs cas d’arrestations avaient eu lieu dans les quartiers Kimpouomo, Kibina, Loua, Nganga Lingolo ou Mawata. D’après les témoignages, un véhicule Toyota BJ que les populations ont surnommé « 09 », serait en train d’organiser les rafles des jeunes et certaines personnes âgées habitant ces quartiers. Les victimes sont gardées à vue dans différents commissariat de ces quartiers. « Elles sont ensuite libérées moyennant quelque chose », peut-lire dans un rapport circonstancier publié par le CUDHOC.

Le CUDHOC a présenté une série de témoignages dont le plus ahurissant est celui d’une femme qui aurait été arrêtée et violée au quartier Kibina, alors qu’elle allait à une veillée mortuaire en compagnie de son mari. Les défenseurs des droits de l’homme se sont engagés à aider ce couple à porter plainte.

Le procureur de République, André Oko Ngakala a récemment lancé dans les quartiers nord de la capitale une opération contre des bandits appelés « bébés noirs ». Il avait à cette occasion demandé aux forces de sécurité de traquer ces inciviques en se servant des outils de la loi.

Gaspard Mienantima a recommandé une réunion des hauts magistrats avec les officiers de police pour mettre fin à la vague d’arrestations des populations dans les quartiers sud de Brazzaville. « Il y a actuellement une vraie tension au sein de la population. La police n’est pas au-dessus de la loi. Pourquoi les autorités se laissent faire ? On a comme l’impression que la guerre du Pool est transposée dans ces quartiers sud », a-t-il déploré, appelant les autres organisations de la société civile à dénoncer ce « climat de terreur ».

Les membres de cette association ont également condamné les « rançons » que récoltent les éléments de la police à chaque arrestation d’un jeune. « Finalement, on se dit que c’est leur motivation, rançonner les gens », a indiqué Gaspard Mienantima.