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Pas de solution militaire à la crise du Pool, selon l’OCDH

Le directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Trésor Nzila Kendet a appelé le 24 mai, lors d’une conférence de presse co-organisée à Brazzaville avec le mouvement citoyen le Ras-le-bol, une autre ONG locale, le gouvernement à ouvrir « immédiatement et sans prétexte » les négociations avec tous les acteurs politiques et de la société civile au sujet du conflit armé dans le Pool. Pour Trésor Nzila Kendet, « la solution à cette crise n’est pas militaire ».

Pour le directeur exécutif de l’OCDH, la crise n’est pas militaire. « ça fait une année que cela dure, qu’on utilise tous les moyens militaires, mais il n’y as pas de solution », a déclaré Nzila Kendet, appelant dans la foulée les autorités à ouvrir un dialogue sur la situation du Pool.

Commentant ce qui se passe dans le Pool, Charlin Kinouani, un membre du mouvement citoyen le Ras-le-bol, a estimé que beaucoup trop de personnes mourraient pour rien dans cette crise. « Le dialogue est fondamental. On nous dit qu’il n’y a pas de crise dans le Pool, mais pourtant les civils meurent tous les jours, les militaires aussi meurent à chaque fois. Comment peut-expliquer cela ? Il faut dire la vérité aux gens », a lancé Charlin Kinouani à l’issue de cet échange avec les journalistes.

Le Coordonnateur du mouvement citoyen le Ras-le-bol Franck Nzila Malembe a lui aussi lancé un appel aux différents acteurs pour mettre fin à cette crise dans le cadre d’un dialogue exclusif. « Nous le Ras-le-bol disons que les Congolais ont trop souffert. Il faut bien que tous les acteurs se retrouvent et aillent sur les questions de fonds qui ramènent la guerre dans notre pays. Les violences sont devenues cycliques au Congo », a-t-il fait constater.

Cette rencontre aurait pu avoir lieu la semaine dernière. Mais avait été interdite puis dispersée par la police à Bacongo, au siège de la CONADHO, une ONG que dirige l’avocat congolais Thomas Djolani. Cette organisation avait louée sa salle de réunions à ces deux ONG, l’OCDH et le Ras-le-bol.

Se prononçant contre l’intervention de la police qui avait interdit la tenue de cette rencontre ,Trésor Nzila Kendet a indiqué que la situation sécuritaire actuelle au Congo ne permettait pas la tenue d’une élection. Pour lui, il serait mieux d’annuler les élections législatives et locales de juillet prochain et entamer un dialogue franc autour de la gouvernance électorale avec tous les acteurs politique, civile, religieux, de la société civile et de la communauté internationale pour aplanir tous les différends.

« Nous avons demandé l’annulation des élections, car il y a un grand problème de gouvernance électorale au Congo. Il faut des conditions transparentes et sincères pour organiser les élections. Nous ne voulons pas des élections organisées par le gouvernement, car le Ministère de l’intérieur fait partie du gouvernement. Il faut un organe indépendant qui organise les élections au Congo pour être crédible », a-t-il lancé.

Il a estimé qu’il ne s’agissait pas d’organiser des élections aux yeux de la communauté internationale, pour faire passer le Congo d’un pays démocratique. « Dans la situation actuelle où le département du Pool, est en proie à des violences, on ne peut pas envisager organiser des élections », a-t-il dit.

L’OCDH et le Ras-le-bol ont affirmé que c’était inadmissible que la police commence à restreindre le champ d’expression des organisations de la société civile. « Après avoir réussi a terrorisé et muselé les acteurs politiques, les pouvoirs publics veulent maintenant s’attaquer aux ONG de la société civile. Nous n’accepterons pas cela », a dit Franck Nzila.