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Deux éléphants paniquent les populations à Kinkala

Deux éléphants se baladent depuis quelques jours dans le district de Kinkala dans le Pool, notamment le long de la rivière Ngamandzoko. Les populations qui n’ont vu le dernier éléphant qu’en 1946 se disent très étonnées.

Lundi matin, les cours dans les écoles, le travail dans différentes administrations et le marché de Kinkala ont fortement été perturbés. Les populations couraient vers la zone maraîchère du stade de Kinkala où les deux pachydermes ont encore été vus. Personne n’a voulu rater l’occasion de voir à quoi ressemblent exactement ces animaux. Kinkala a connu une grande panique.

D’après des témoignages recueillis par téléphone , ces éléphants seraient finalement entrés dans la ville de Kinkala dimanche dans la nuit. Ils auraient été aperçus du côté de l’ancien cinéma. D’autres personnes ont aussi affirmé les avoir vus dans la zone du marché.

« Toute la ville accourt vers le stade. Nous voulons tous voir ces éléphants. En tout cas, même les enseignants et les élèves sont dans la rue. C’est la panique générale », a témoigné lundi un habitant de Kinkala.

Les populations contactées ont également indiqué que les pachydermes avaient commencé à s’attaquer aux cultures maraîchères, aux bananiers et à quelques jeunes palmiers le long de Ngamandzoko, dans les villages Yokama, Ngambari puis à Kinkala. Dans la plupart de temps, ils ne se nourrissent que des végétaux.

« Actuellement, nous sommes face à ces deux éléphants. Ils sont calmes et mangent paisiblement de l’herbe. Je puis vous dire qu’une bonne partie de la ville de Kinkala est ici au bord des jardins près du stade. Nous sommes tous très émus. Nous ne savons pas comment cela va se terminer », a raconté un autre habitant de Kinkala.

Dimanche, la ministre en charge des forêts, Rosalie Matondo s’est rendue à Kinkala pour s’en quérir de la situation. Pour le moment, les autorités ne disent pas d’où viennent exactement ces bêtes. Il est difficile d’affirmer que ces éléphants ont toujours vécu dans le Pool, car le dernier pachyderme a été vu dans cette région en 1946.

C’est pourquoi, les populations et les autorités ont plutôt une autre interprétation à cette apparition d’éléphants dans le Pool. « Il faut y voir un signe de paix. Avec tout ce que le Pool connait comme insécurité. Nos ancêtres veulent absolument nous dire quelque chose », a déclaré Rosalie Matondo après sa visite dans le Pool d’où elle est également originaire.

« C’est un miracle de Dieu. Les éléphants ici ? Personne ne s’attendait. On essaie d’interpréter ce signe. L’éléphant c’est la force, c’est le pouvoir, et on pense que la guerre dans le Pool va s’arrêter », a commenté le pasteur Mouanda Banga de l’Eglise unie du saint esprit au Congo.

Les réserves d’éléphants se retrouvent actuellement dans la Cuvette, la Cuvette Ouest, la Sangha et la Likouala. On parle d’une extinction de pachydermes dans le Pool qui ont vécu en grand nombre dans la région de la Léfini. L’éléphant est une espèce intégralement protégée au Congo.

Pour l’abattre, il faut une autorisation préalable des autorités, quel que soit le motif. Tuer un éléphant peut conduire jusqu’à cinq ans de prison ferme d’après la législation congolaise.