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Les élections législatives et locales ont fait le bonheur des musiciens

Le double scrutin des élections législatives et locales du 16 juillet prochain a fait la joie des musiciens dans les neuf arrondissements de Brazzaville. Du coupé décalé, du tradi-moderne et des génériques ont été chanté durant ces deux semaines de campagnes électorales à la gloire des prétendus candidats à l’hémicycle. Bien entendu, tout cela l’a été moyennant finance.

Une musique dense, saccadée et jubilatoire, baignant dans  l’atmosphère du vécu quotidien des candidats avec leurs populations, a été diffusée partout dans les grandes artères et dans les quartiers de Brazzaville pendant presque deux semaines. C’est le cas des crieurs, munis des mégaphones qui ont arpenté les rues sans parler des sièges de campagnes qui ont diffusé du matin au soir sans oublier ces véhicules de propagande qui ont aussi sillonné la ville à longueur de journée. C’est à l’orée des campagnes que certains conseillers et suppléants se sont lancés à la recherche des musiciens afin d’alimenter ces grands moments de propagande. Une façon de faire connaître au  public le candidat de leur choix. « J’ai été contacté par un conseiller du candidat pour lequel j’ai chanté », a avoué un  musicien en herbe du quartier Kinsoundi. Si les uns  ont été sollicités, d’autres par contre ont chanté de leur  propre gré. Ce qui justifie le dicton  « les actes parlent par eux-mêmes». Un lien très fort avec les populations qui a  laissé des voix s’élever, exprimant ainsi  leur  gratitude  vis-à-vis de certains candidats qui d’ordinaire savent côtoyer le quartier.

L’artiste musicien de l’orchestre Sexy Chocolat de Nzété  Ousama, le célèbre Saint Michel, n’a pas caché ses propos lorsqu’il a dit « c’est par  pure reconnaissance que j’ai chanté à la grande surprise du candidat lui-même. Un monsieur à qui je dois personnellement beaucoup, et qui est très dévoué  à faire prospérer l’orchestre. Il le mérite en toute sincérité ». Ce qui ne l’a pas empêché d’accepter un pourboire en guise de remerciement.

Saint Michel a poursuivi que dans  la plupart des arrondissements de Brazzaville, les musiciens de tout genre se sont bousculés pour un enregistrement dans des studios de sons et mixage moyennant 20. 000 à 30.000 francs CFA.

« La musique gravée sur un support numérique, la clé USB, proposée à l’intéressé pouvait ou ne pas être acceptée du candidat chanté. C’est à vos risques et périls ». Les candidats ravis du produit ont payé 50.000, 75.000, 100.000 voire 200.000 francs CFA. Tout dépend  de la générosité de la «star du moment».

Saint Michel a expliqué que le musicien a été libre de chanter pour qui il voulait. « Honnêtement, j’ai chanté pour des candidats de différents partis à l’instar du Parti congolais du  travail (PCT), du Rassemblement citoyen (RC), du Congrès pour la démocratie et la République (CDR), du Parti républicain libéral (PRL). Il n’y a pas de mal à cela », a-t-il souligné.

« Lorsqu’un candidat a exigé que l’on chante uniquement pour lui, il y a eu beaucoup à investir en termes de finances. En plus un contrat devrait être signé en amont. Le musicien est comme une femme. Il suit le côté le plus juteux» a poursuivi la célébrité. Certains musiciens de fortune qui ont chanté à qui mieux mieux pour les candidats de leurs localités vont devoir patienter après les votes  pour percevoir leur gain. Chose qui demeure toutefois incertaine.