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Enfin une politique de l’emploi au Congo !

Le ministère de l’enseignement technique, professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi et le PNUD a validé, le 23 septembre à Brazzaville, le document sur la Politique Nationale de l’Emploi (PNE), en faveur d’emplois décents pour la majorité des Congolais.

Faisant le diagnostic de la situation de l’emploi au Congo, le document conceptuel de la PNE indique que deux millions de personnes seraient en mesure d’y bénéficier. Il a été compris que l’emploi décent reste concentré dans le secteur formel public et privé et ne représente que 15% de la population active estimée à plus de 2,5 millions d’individus. La plupart des emplois au Congo sont des emplois précaires et se concentrent dans le secteur agricole  soit 35% et dans le commerce.

Les travailleurs exerçant à leur propre compte dans le secteur informel très fragile sont les plus importants, 70%. Ils représentent les actifs les plus précaires. Même si le taux de chômage a baissé, selon les dernières estimations d’Ecom 2011, celui de jeunes, demeure important. Le taux de sous-emploi est particulièrement préoccupant, estimé à 27,8%. Il concerne près du tiers de la population.

Selon le gouvernement, son engagement à la PNE va aider à répondre aux nombreux défis de l’emploi.

La PNE devra identifier les outils et instruments de promotion de l’emploi, notamment, la promotion de la diversification de l’économie et des compétences y compris les mécanismes garantissant la qualification, la formation continue et par alternance, l’accompagnement des diplômés dans la création des entreprises ou dans leur placement, l’accompagnement et la valorisation de l’agriculture,  la promotion des industries de transformation du produit ligneux et non ligneux, la promotion de l’esprit d’entrepreneuriat et des dispositifs de financement et de micro financements.

La République du Congo n’a jamais eu une politique nationale de l’emploi. Le premier draft d’une politique nationale de l’emploi fut élaboré en 1995 sur la base des recommandations de la conférence nationale souveraine de 1991, des états généraux de l’emploi de 1992 et du focus national de l’emploi de 1994.

24Depuis cette date, les différents gouvernements du Congo ont tergiversé, mettant chaque fois en cause le document du gouvernement précédent. Bien que la PNE soit d’une importance capitale, ce n’est pourtant pas le moment de féliciter le gouvernement congolais habitué à travailler sur des documents théoriques.

C’est à l’œuvre, à l’application de cette PNE qu’il est attendu. Comme un étudiant ayant reçu son polycop, c’est aux résultats que les congolais en général et les jeunes en particulier attendent le gouvernement de Clément Mouamba.

Le gouvernement est attendu à inverser les statistiques qu’il a lui-même publié. A cet effet, d’ailleurs, le ministre de la formation qualifiante et de l’emploi,  Nicéphore Antoine Thomas Saint Eude Fylla  a relevé les indicateurs et les défis qu’attend le gouvernement. 

Il a appelé à  se garder de penser que le document de politique national pour l’emploi est une panacée, un texte magique qui porte en soi la solution miracle  aux problèmes de chômage d’un pays. « C’est plutôt un guide pour l’action dont il faut s’approprier pour mieux agir », a-t-il dit.

Reconnaissant la nécessité et l’urgence  de la PNE  au regard de la situation critique de son système de formation, l’inquiétant phénomène de chômage, du sous-emploi des jeunes et du disfonctionnement criard du marché de travail, le ministre Fylla a convié urgemment à agir.

Les chiffres de l’enquête de la transition des jeunes de 15 à 29 sont alarmants. 53% des jeunes sont déscolarisés, 48% des jeunes issues de l’enseignement technique sont au chômage contre 24% de ceux issue de l’enseignement général. 30,5% des jeunes de 15 à 29 ans sont au chômage, 7% seulement de sans emploi s’adressent au service public de l’emploi. Selon cette étude, 82% de la population active évoluent dans le secteur informel