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Environ 60 ninjas détenus à la maison d’arrêt de Brazzaville seront bientôt jugés

Le ministre de la justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Pierre Mabiala a annoncé le 26 octobre au palais des congrès l’ouverture d’un procès devant la Cour criminelle de Brazzaville contre Frédéric Ntumi et ses miliciens Ninjas-Nsiloulous. Une soixantaine d’entre eux sont aux arrêts à Brazzaville.

Pierre Mabiala a informé les députés qu’à la suite des événements du 04 avril, la police judiciaire avait appréhendé 220 assaillants. Après investigations, 160 parmi eux avaient été libérés dont 54 pour démence, 106 pour défaut de charges avérées. Ce sont donc 60 ninjas déférés devant le procureur de la République qui sont actuellement placés à la maison d’arrêt de Brazzaville.

Devant les députés lors de la séance d’interpellation du gouvernement sur la crise du Pool, le ministre Pierre Mabiala a déclaré qu’un procès s’ouvrira, « dans les tout prochains jours » à Brazzaville contre les auteurs et leurs complices des attaques terroristes de Brazzaville survenus le 4 avril dernier.


Pour Pierre Mabiala, la justice avait été saisie suite à cette attaque et un mandat d’arrêt est lancé contre Frédéric Bintsamou alias pasteur Ntumi et ses deux principaux lieutenants à savoir, son frère Sylvain Richard Bintsamou alias Gozardio, Elie Malanda alias pasteur Elie ainsi que leurs complices.

Ils sont poursuivis pour détention illégale d’armes et munitions de guerre, vols, incendie volontaire des biens, assassinat, tentative d’assassinat et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. L’enquête suivant son cours normal, un procès s’ouvrira bientôt à la Cour criminelle de Brazzaville pour établir les responsabilités sur les événements, non pas seulement du 4 avril mais aussi sur d’autres crimes qui se perpétuent dans le Pool.

A entendre les députés de l’opposition favorables à un dialogue comme seule issue de sortie de crise, le ministre de la justice n’est pas allé par quatre chemins pour rappeler les dispositions de l’article 168 de la Constitution du 06 novembre 2015 qui garantit le principe de la séparation des pouvoirs : « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. Le pouvoir judiciaire statue sur les litiges nés entre les citoyens ou entre les citoyens et l’Etat. Les juges ne sont soumis, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’à l’autorité de la loi. »

Pour le ministre de la justice, aucune déclaration des parlementaires ne peut influer sur le cours normal de la justice, car elle est indépendante. « Pourquoi dans ce pays ne veut-on pas que la justice tranche aussi les actes qui sont générés par le fait politique ? Ces actes ne sont pas exonérés et couverts par une quelconque immunité », a-t-il martelé, avant de conclure que le fondement de l’Etat de droit était la justice.