Close

Les forces de l’ordre paradent contre les bébés noirs à Talangai et Djiri

Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Brazzaville, André Oko Ngakala a lancé le 11 mai les patrouilles mixes gendarmerie-police dans les arrondissements six, Talangaï et neuf Djiri, pour traquer les bandits communément appelés « bébés noirs ». Une vingtaine de « bébés noirs », détenus au commissariat de Kibeliba, ont été présentés au public.

Dans le cadre de cette première journée de patrouille, des véhicules BJ de police et de gendarmerie ont sillonné les quartiers de ces deux arrondissements où sévissent régulièrement les bébés noirs. Accompagné du directeur départemental de la police de Brazzaville, le général Jacques Antoine Bouiti, et du commandant de la gendarmerie pour la région de Brazzaville, le colonel Gildas Olangue, le procureur de la République a appelé les agents de sécurité d’être intraitables face à ces bandits.

« Nous ne devrons pas avoir peur des bébés noirs, mais ce sont ces terroristes qui doivent peur de nous. La police ne doit pas se laisser faire », a indiqué André Oko Ngakala, avant de prendre lui-même le commandement de cette première journée de patrouille.

Les populations des quartiers La Tsiémé, Mikalou, de Jacques Opangault ou de Domaine ont salué cette opération. « Ils nous traumatisent tous les jours. Ils ravissent les objets de valeur, nous maltraitent. Franchement, nous espérons que cette opération ira jusqu’au bout », a réagi une habitante de Mikalou, assistant au lancement de l’opération.

« Ça ne doit pas être une simple parade. Nous voulons d’une opération qui porte des fruits. La police doit nous débarrasser de tous ces bandits, car il y  a des choses que nous ne faisons plus ici la nuit, tel que faire des courses ou aller à la prière du soir », a déploré une mère de famille habitant le terminus de Mikalou.

Au quartier Jacques Opangault, un bandit a été tué. Tous les autres bandits écument le lieu de la veillée mortuaire, menaçant tous les passants. « Les bébés noirs posent des barrières sur la route, et demandent 200 francs CFA par moto Jakarta. Si vous ne donnez pas, ils vous débarquent, et sont capables de vous agresser avec les armes blanches », a témoigné un jeune du quartier Jacques Opangault.

C’est le ministre en charge de la Justice Pierre Mabiala qui a demandé le 3 avril dernier au procureur de la République de lancer cette guerre contre les bébés noirs. Il avait dénoncé à cette occasion « le laxisme » des forces de l’ordre face à la montée d’un phénomène qui inquiète les populations. Depuis, le procureur de la République a instruit la police et la gendarmerie, et enrôlé les maires d’arrondissements. Le lancement de cette grande patrouille a été fait en présence des chefs de quartiers de Talangaï et de Djiri.

Ces deux arrondissements constituent le fief des bébés noirs. Ces bandits agissent avec agilité dans les grandes artères où ils terrorisent pendant de bonnes minutes les populations. Souvent, ils disparaissent dans la nature sans qu’ils ne soient appréhendés par les services de police. Au lancement de cette grande patrouille, le procureur de la République Oko Ngakala a pris le soin de présenter au public une vingtaine de bébés noirs dont une fille.