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Le gouvernement appelle les avocats à l’apaisement et à la sagesse

Le ministre de la Communication et des médias, Thierry Moungalla a expliqué le 22 février dans un échange avec les journalistes à Brazzaville que l’avocat Ludovic Désiré Essou a été interpellé en tant que « dernier visiteur » à avoir vu le colonel Marcel Ntsourou dans sa cellule de prison, « et non en sa qualité d’avocat ». Le ministre a invité les avocats à l’apaisement, et à ne pas contribuer à envenimer la situation déjà dramatique suite au décès du colonel Ntsourou.

Le ministre Moungalla a indiqué que l’avocat Essou n’avait plus de relations professionnelles avec le colonel Ntsourou, car l’affaire pour laquelle il s’était constitué n’existe plus. Son client Ntsourou a été condamné et donc l’affaire définitivement réglée. « Il n’y avait donc pas de raison que Me Essou soit là, quelque temps seulement avant la survenance du malaise fatal de monsieur Ntsourou », a précisé Thierry Moungalla, soulignant que « l’avocat est donc un suspect au même titre que Franck Mbani », le neveu du colonel Ntsourou.

Le ministre de la Communication a appelé les avocats à comprendre que l’interpellation de leur confrère n’était pas un obstacle ou une atteinte à l’exercice de leur profession. Me Essou a en effet été autorisé ce jour-là de rendre visite à son client qui est également détenu à la maison d’arrêt, mais dont le procès n’a pas encore eu lieu, a indiqué le ministre. Il s’agirait vraisemblablement du général Jean Marie Michel Mokoko, un ancien candidat à l’élection présidentielle, incarcéré depuis des mois. Les autorités ne comprennent donc pas pourquoi Me Essou s’est retrouvé dans la cellule de Ntsourou. Et pire, s’en est suivi ce malaise.

Dans certains milieux d’avocats, des voix ruminent sur l’objet de la visite de leur confrère dans la cellule de Marcel Ntsourou. Ces avocats ne sont visiblement pas opposés à ce que leur confrère soit auditionné par la police judiciaire ou le procureur de la République. « Il ne s’agit pas de regarder cette affaire avec passion. Même dans nos familles bantoues, quand il y a un cas de décès, on interroge toujours les personnes qui ont vu les dernières le défunt », a ajouté Thierry Moungalla.

Mais, les hommes en toge noire fustigent la manière dont Me Essou a été arrêté, au mépris de toutes les règles de procédure. Dans son échange avec la presse, le ministre de la Communication a souhaité que les avocats fassent table rase sur les conditions de cette interpellation, et les a invités par ailleurs à cultiver l’apaisement. « Il est possible que le bâtonnier, peut-être un groupe d’avocats qui seront désignés, assistent leur confrère à la prochaine audition », a déclaré Thierry Moungalla, assurant que le gouvernement pouvait faire cet arrangement.

Les avocats des barreaux ce Brazzaville et de Pointe-Noire ont décidé de suspendre leurs activités devant les cours et tribunaux jusqu’à la libération de leur confrère. La discussion que les autorités auraient entamée avec le bâtonnier de Brazzaville devrait déboucher sur l’assistance de Me Essou à la prochaine audience. Ce dernier est toujours détenu à la gendarmerie nationale.