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Le gouvernement assiste les déplacés du Pool à Mindouli, à Loutete et à Yamba

Une mission humanitaire du gouvernement est enfin arrivée dans les sites de déplacés de Mindouli, de Loutete et de Yamba, malgré le client de violences qui prévaut dans le Pool. Le directeur général de l’Action humanitaire, Clément Essieke a indiqué qu’au moins 7.000 déplacés ont pu être assistés. Elles ont reçu du riz, du sel, du sucre, du poisson salé et quelques nattes.

Tous les humanitaires s’accordent à dire que la situation est grave dans le Pool. Des femmes et des enfants ploient sous un dénuement indescriptible. Il manque tout, et l’accès dans les champs agricoles est impossible. Les greniers ont été brûlés dans les villages. Ceux qui pu fuir vers la Bouenza et Brazzaville n’envient pas le sort de ceux qui sont restés dans le bois, sous la pluie et le soleil.

C’est le premier convoi d’assistance humanitaire dans le Pool qui a quand même réussi à dépasser le cap de Kinkala, chef-lieu du département. Très souvent, toute l’assistance s’arrêtait à Kinkala. Les autres districts pourtant touchés n’étaient pas visités par les humanitaires, à cause d’une situation sécuritaire très peu rassurante.

Les agents humanitaires ont ainsi pour la première fois pu découvrir le dénuement dans lequel vivent ces populations, notamment celles qui ont trouvé refuge à Yamba dans le département voisin de la Bouenza, au site de la Sonel notamment. « Dans le site, les gens survivent. Pas d’eau, pas d’habits, pas de nourriture,…franchement c’est incroyable », a témoigné un jeune humanitaire du gouvernement.

Cette assistance n’a malheureusement pas touché tous les sites. L’intensité des violences perpétrées dans le Pool n’a pas permis aux humanitaires gouvernementaux de poursuivre leur mission vers les autres sites. Les autorités ne redoutent pas cependant une catastrophe humanitaire si ces violences ne s’arrêtaient pas. « Les attaques des bandits armés ne permettent pas d’aller plus loin. Nous avons pu  quand même accéder à certaines zones difficiles », a indiqué le directeur général de l’Action humanitaire, Clément Essieke qui a conduit la mission.

L’explosion des violences ces dernières semaines rend difficile le travail des humanitaires dans le Pool.  Même dans les zones jusque-là non touchées par les attaques ou les affrontements, la prudence est recommandée. C’est le cas de Mandza Ndounga, de Louingi où le ministère en charge de l’Action humanitaire a retardé ses interventions, en attendant de faire passer le mauvais.

Chez Caritas Congo, les mêmes précautions sont observées. Depuis le déguerpissement de leurs collaborateurs à Mbamou et à Linzolo, cette organisation plaide pour plus de sécurité avant de se redéployer dans le Pool. « Nous ne faisons pas prendre les risques à nos collaborateurs. La situation sécuritaire n’est pas rassurante et on ne sait pas qui est qui dans le Pool », explique Alain Robert Moukouri, secrétaire général de Caritas Congo qui plaide pour « plus de neutralité » dans l’action de son organisation dans le Pool.

D’autres organisations de la société civile comme l’ADHUC de Loamba Moke appellent les autorités à sécuriser l’entrée des ONG dans le Pool. Elles n’apprécient pas de voir le gouvernement garder le monopole de la question humanitaire et des droits de l’homme sur le Pool.