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Le gouvernement promet de rembourser les 14 milliards de dette intérieure

Le ministre des Finances, du budget et du portefeuille public, Calixte Ganongo a assuré le 31 mai, au cours d’un entretien avec les opérateurs économiques membres de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo (UNOC), que le gouvernement s’apprêtait à payer pour « bientôt » les 14 milliards 790 millions de francs CFA dus depuis cinq ans aux hommes d’affaires congolais.

Il s’agit de la lancinante dette intérieure du Congo dont la bonne partie revient aux opérateurs privés locaux. Ces derniers font depuis des années les pieds et les mains afin de se faire payer par les autorités. Cette attente dure cinq ans pour certains.

C’est dans ce contexte que le ministre des Finances, du budget et du portefeuille public les a reçus dans un entretien au cours duquel il a annoncé régler la note pour « bientôt ». Cette dette a plusieurs fois fait l’objet d’inscriptions budgétaires, mais sans être apurée, faute de liquidité, selon certains experts du ministère des Finances.

Ces dettes ont été contractées par l’Etat pendant les exercices budgétaires 2012, 2014, 2015, 2016. Selon les pratiques congolaises, les opérateurs économiques réalisent des travaux qui coûtent des centaines de millions de francs CFA au compte de l’Etat, sans parfois avoir reçu une avance de démarrage. A la fin des services, les hommes d’affaires envoient leurs factures au ministère des Finances pour se faire payer. Et durant ces dernières années, l’Etat n’a pas honoré à ses engagements, alourdissant ainsi l’encours.

Un premier contact avait eu lieu au siège du ministère entre ces opérateurs économiques et le conseiller administratif et juridique du ministre Ganongo sur cette question. La rencontre avec le ministre lui-même peut augurer du bon avancement de ce dossier. Les personnes reçues par le ministre sont en majorité les syndicats des opérateurs économiques.

Mais le ministre a appelé ses hôtes à la prudence et à la compréhension, assurant en même temps que la lourde ardoise finira par se payer. Le membre du gouvernement fonde son espoir sur la remontée des cours du pétrole, le Congo devant passer à une production du brut plus importante estimée à 350.000 barils par jour en 2018.

L’Etat congolais privilégie actuellement le paiement de sa dette extérieure qui a explosé en peu de temps, dépassant les normes de la Communauté économiques et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) dont la barre du surendettement est fixée à 70% du Produit intérieur brut (PIB). Mais, le Congo nage aujourd’hui à 77%. Plusieurs institutions financières internationales, les agences de notation et quelques experts ont affirmé à ce sujet que le Congo était en faillite, en cessation de paiement. Une opinion qu’essaie de balayer le ministre des Finances, en montrant sa bonne foi à rembourser la dette extérieure, et « bientôt » la dette intérieure.