Close

Munari botte en touche la convocation du procureur

La présidente de la Fédération de l’opposition congolaise, Claudine Munari a refusé de se rendre le 16 mai à l’invitation que lui avait adressée le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Brazzaville André Oko Ngakala pour parler des « prisonniers politiques ». La dirigeante de l’opposition a estimé que le palais de justice n’était pas un endroit où on débattait des affaires politiques.

Claudine Munari a décliné l’invitation du procureur de la République. Selon un communiqué publié par la Fédération de l’opposition congolaise et signée par son porte-parole Charles Zacharie Bowao, la députée de Mouyondzi a plutôt encouragé le procureur à résister aux pressions politiques qui seraient à l’origine d’une telle initiative.

A la Fédération de l’opposition congolaise, on a estimé que le palais de justice n’avait « pas vocation à organiser des débats publics sur les affaires politiques qui peuvent avoir lieu en tout autre endroit public ». Selon l’opposition, Claudine Munari allait s’expliquer sur le terme de « prisonnier politique » lancé la veille sur les ondes d’une radio internationale.

En réalité, les membres de l’opposition ont craint l’arrestation de Claudine Munari, plutôt qu’une invitation courtoise du magistrat à la femme politique. Lundi déjà, les forces de l’opposition proches de Claudine Munari, avaient appelé à une grande mobilisation le 16 mai devant le palais de justice de Brazzaville où devrait avoir lieu cette conversation. Mais, elles se sont ensuite ravisées, vu que très souvent ces interpellations se terminent à la maison d’arrêt, et sans résistance des militants.

Dans leur communiqué, ces forces de l’opposition ont réaffirmé qu’il « existe bel et bien des prisonniers politiques au Congo » en relation avec le coup d’Etat constitutionnel du 25 octobre 2015, le hold-up électoral du 4 avril 2016 et la profonde crise sécuritaire et humanitaire dans le département du Pool.

Née en 1954 à Pointe-Noire, Claudine Munari, ancienne ministre du Commerce du président Denis Sassou N’Guesso, avait été débarquée du gouvernement en août 2015 pour avoir activement pris part à un dialogue « alternatif » à Diata et surtout pour son opposition au changement de la constitution du 20 janvier 2002, après y avoir passé six ans.

Depuis, son parti, le Mouvement pour l’unité, le salut et le travail (MUST) qui était déjà à l’opposition, s’y est accroché de plus bel. Fin 2016, elle a été désignée par les autres responsables de l’opposition à la tête d’une nouvelle plateforme, à l’éclatement de l’IDC-FROCAD.