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Une nouvelle ombre de grève à l’université Marien Ngouabi

L’intersyndicale des enseignants et autre personnel de l’université Marien Ngouabi de Brazzaville menace de rentrer en grève le 12 avril, si le gouvernement ne donnait pas satisfaction à leurs doléances, dont principalement la concomitance du paiement des salaires des agents de cet établissement public d’enseignement supérieur avec ceux des fonctionnaires de l’Etat.

C’est à l’issue d’une réunion tenue au siège du Syndicat national des enseignants du supérieur (SYNESUP), la principale organisation des travailleurs de l’université Marien Ngouabi, que cette menace de grève a été lancée. Les profs de Marien Ngouabi ont donné à leurs mandants de négocier avec la tutelle jusqu’au 11 avril. En cas de non succès dans ces discussions, ils déblayeront le 12 avril dès 7 heures du matin.

Le personnel de l’université Marien Ngouabi, l’unique université publique du Congo, déplorent ces dernières années des grands retards dans le versement de leurs salaires. Cet établissement d’enseignement supérieur est en effet une institution qui jouit d’une autonomie de gestion financière, à l’instar du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de la capitale congolaise. Mais, le paiement des agents est du domaine l’Etat. C’est pourquoi, le personnel de Marien Ngouabi estime qu’il devait percevoir son salaire à la même période que les autres agents de l’Etat.

D’autres plaintes liées à l’argent sont également évoquées par les agents de l’université Marien Ngouabi. Il s’agit entre autres du non-paiement des heures complémentaires et supplémentaires effectuées par les enseignants. Mais aussi les primes d’encadrement et de surveillance des devoirs et examens qui ne sont pas versées. Les arriérés sont faramineux, estiment les membres de l’Intersyndicale qui appellent le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua à débloquer cette situation.

Dans leur déclaration dont la rédaction de Vox a pu se procurer une copie, les membres de l’Intersyndicale fustigent également « le non décaissement régulier du budget de fonctionnement » de l’université. Et pourtant, le budget 2017 de cette institution, adoptée à plus de 43 milliards de francs CFA, est en hausse de 25%, par rapport à l’année dernière. Le ministère de l’Enseignement supérieur, faisant partie des secteurs sociaux dont les budgets ne devraient pas être gratouillés à cause de la crise, bénéficie d’un budget de 75,2 milliards de francs CFA pour 2017.

Il y a quelques mois, le ministre Itoua annonçait pourtant avoir réalisé un pas important dans la gestion des crises au sein de cet établissement supérieur. Il semble cependant que les enseignants de Marien Ngouabi suivent leur logique, celle de bénéficier normalement et régulièrement des avantages liés à leur profession.

Les étudiants qui venaient de reprendre les cours après le versement d’un trimestre de bourse à la suite d’un désordre indescriptible, pourraient également suivre leurs prof dans ce mouvement. La police avait dû user des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestations des étudiants, notamment à Bayardelle, le centre névralgique de cette université. Ces étudiants réclament déjà le paiement du premier trimestre de la bourse de l’année en cours. Les nouveaux étudiants, non boursiers, sont les principales victimes de ces manifestations.

Le calendrier des inscriptions, des cours et des examens, a déjà sérieusement été entamé à cause des mouvements répétés de revendications menés soit par les étudiants, soit par les enseignants. L’année académique 2016-2017 risque bien de prendre un sérieux coup.