Close

L’oignon camerounais inonde le marché de Brazzaville

Des gros véhicules camerounais traversent tout le nord Congo pour approvisionner les marchés de Brazzaville en oignons. Ce produit foisonne dans les marchés, et comble la production locale encore trop faible par rapport aux besoins exprimés.

Rond, gros, tout propre, fort juteux et résistant à l’air libre, l’oignon camerounais est  très apprécié au Congo. Il faut attendre l’arrivée des gros véhicules du Cameroun pour s’en convaincre. Grossistes et détaillants s’alignent pour se faire une part. Le foisonnement de ce produit sur le marché ne dépend pas que des camions. Mais aussi des deux grandes périodes à savoir la saison sèche et la saison des pluies.

« Pendant la saison sèche, la route est plus accessible que de nombreux commerçants camerounais n’hésitent pas à se lancer dans cette activité. Nous arrivons à Brazzaville après quatre à cinq jours de route », explique un des premiers routiers camerounais à pratiquer ce commerce d’oignons sur Brazzaville. Il est connu sous le petit nom de « monsieur le maire ».

Par contre, l’état difficile des routes en saison des pluies donne beaucoup de retard à ces transporteurs camerounais. « Mais à quelque chose, malheur est bon. C’est à ce moment-là que nous, fournisseurs, avons le sourire aux lèvres », souligne-t-il.

Ce grand commerçant a salué la construction de la route Brazzaville-Ouesso, mais aussi la bretelle Ketta-Djoum qui favorise le commerce des oignons du Cameroun. « La voie fluviale nous prenait plus de temps.  Là où la route passe, le développement suit, dit un dicton de chez nous», renchérit  «  monsieur le maire ».

Les ménagères se bousculent. Les prix sont abordables, reconnaissent-elles. Le tas d’oignons  autrefois vendu à 1000 francs revient actuellement  à 200 francs CFA. Avec  500 francs CFA, on peut faire de grosses provisions, témoignent les ménagères.

Mais la libre circulation est aussi de beaucoup dans le développement de ce commerce d’oignons camerounais. Il n’y a pas assez de tracasseries sur la route. « Le trajet est libre depuis que les barrières illégales ont été levées par l’Etat congolais », affirme Mamadji, un autre transporteur dont le véhicule vient juste de s’immobiliser au marché Total de Bacongo.

Et tout le monde gagne dans cette affaire. A Ouesso, les taxes sont  payées en fonction de la marchandise et du moyen de transport, petit ou grand. La douane  impose donc  un montant qui est directement versé  au trésor, avec une quittance délivrée au commerçant.  A Brazzaville, un autre service de douane vérifie la quittance aux dépôts des oignons, pour se rassurer que la marchandise est régulièrement importée.