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Le Palais de justice de Brazzaville au rythme de casiers judiciaires

L’activité au tribunal de grande instance de Brazzaville est réduite depuis le 6 septembre au simple établissement de casiers judiciaires et de certificats de nationalité. Des audiences prévues les 6, 7 et 9 septembre, après les vacances judiciaires, n’ont pu se tenir, faute de magistrats, ont affirmé à Vox Congo les avocats venus pour assister leurs clients. Ces affaires ont été renvoyées aux dates ultérieures.

Il est 10h, et un vendredi. Les gros bâtons noirs et assourdissants de l’entrée de la salle d’audience du tribunal de Brazzaville sont hermétiquement fermés. Les quelques avocats qui arrivent sur les lieux passent leur temps à décortiquer les scènes de dernières vacances judiciaires qui ont pourtant pris fin depuis le 1er septembre. Les usagers eux convoqués pour diverses affaires font le pied de grue dans les couloirs du palais, espérant voir enfin s’ouvrir la grosse porte qui garde le secret des audiences du premier degré. Dans un coin, une veuve incertaine s’interroge éperdument, tandis qu’à quelques encablures, un enfant pleure d’ennui. Rien n’y est pourtant fait. Il est midi, les convoqués se résolvent de rentrer…

A la cour d’Appel, les volets sont pourtant ouverts. Le rôle indique aussi des affaires à passer. Les avocats passent de temps à autre pour voir si les signes de la tenue de procès sont visibles. L’un d’eux secoue la tête en guise de désespoir. Un plaignant pour un litige de terrain parcellaire ne connaître pas ce jour l’aboutissement de l’affaire. L’audience est reportée sine die.

Le Palais de justice de Brazzaville dont l’activité principale est de régler les litiges entre citoyens n’assure pas normalement ce rôle depuis début septembre, pour des raisons inconnues. Des sources judiciaires et selon les usagers approchés par Vox Congo, l’activité qui fait actuellement tourner la maison est l’établissement des casiers judiciaireset des certificats de nationalité.

Cette activité a pris de l’ampleur ces derniers jours. Elle coïncide avec le dépôt de dossiers de nouveaux bacheliers dans les différents guichets de concours d’entrée dans les écoles et instituts de l’Université Marien Ngouabi. Ils font ainsi le plein de l’esplanade du palais de justice de Brazzaville, en lieu et place de traditionnels justiciables. Les va-et-vient des courtiers de ces documents rythment aujourd’hui cette activité dans les immenses couloirs du palais de justice.

D’après les rôles affichés, c’est-à-dire la liste de différentes affaires, à la première et deuxième Chambre civile du Tribunal de grande instance de Brazzaville, des audiences devraient avoir lieu les journées du 6, 7 et 9 septembre, soit après les vacances judiciaires. Malheureusement aucune seule n’a eu lieu.

Dans la journée du 7 septembre, 70 affaires étaient programmées à la cour d’appel. Mais jusqu’à midi, la salle était vide, bien qu’étant ouverte. Pas de procès ce jour-là! Sur les tableaux d’affichage, des avis aux justifiables qui indiquent la date du renvoi des audiences. Par exemple, pour la deuxième Chambre civile, l’audience du 6 septembre a été renvoyée au 7 octobre prochain, en audience spéciale. Aussi, l’audience dite sociale du 12 septembre est renvoyée à la date du 26 de ce mois.

D’autres procès pointent, par ailleurs, à l’horizon notamment l’audience de la deuxième Chambre civile du 14 septembre et celle du 21 septembre à la première Chambre civile. Reste à savoir si les audiences correctionnelle et commerciale des 12 et 13 septembre auront lieu.