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La réglementation sur le tabac est très ignorée au Congo

Le Congo dispose de deux lois importantes dans la lutte anti-tabac, mais qui ne sont pas connues des populations. Il s’agit de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la loi spécifique sur le tabagisme au Congo. Tous ces instruments ont été mis en place pour lutter contre le tabac.

Les deux lois ont été adoptées par le parlement. La Convention-cadre, ratifiée dès 2006 va plus loin en interdisant la publicité de la cigarette à la télévision et à la radio. Très peu de Congolais le savent, faute d’une importante sensibilisation. Le parlement, le Sénat en premier, a adopté la loi anti-tabac en 2009.

Ces instruments juridiques sont très répressifs à l’endroit de ceux qui incitent les enfants à fumer, ou le public à consommer de la fumée sans le désir, donc créer des fumeurs passifs. Les peines vont de 200.000 francs CFA jusqu’à 10 millions de francs CFA d’amende. Mais, très peu de Congolais peuvent se prévaloir de cette loi qui n’est pas bien connue.

Selon de récentes études sur la consommation du tabac, 13% des Congolais fument. Les hommes et les adolescents (à partir de 11 ans, selon l’enquête) sont sur la ligne de front, car on trouve près de 23% d’élèves du collège et du lycée qui consomment la cigarette. L’usage du tabac reste cependant très faible pour les femmes, soit environ 1%.

Les consommateurs fument partout. Dans les vidéos clubs, dans les marchés, dans les écoles et dans les facultés. On en trouve également dans les rues, dans les stades, près des centres hospitaliers, dans les casernes et dans les lieux de service et de loisirs, les bars et les restaurants. Les chauffeurs de taxi n’arrêtent pas d’envoyer la fumée. Mais la loi congolaise interdit toutes ces pratiques.

Le tabac tue, et l’OMS estime toujours à plus de un milliard le nombre de fumeurs jusqu’en 2030. Les nouveaux fumeurs arrivent sans arrêt sur l’environnement. Et donc le danger est toujours présent.

Certaines industries de tabac investissent dans la recherche pour réduire le niveau de toxine dans la cigarette. Le leader mondial dans le secteur du tabac, Philip Morris international a investi  au cours de ces dernières années plus de 3 milliards de dollars dans le but de réduire 80 à 95% des produits nocifs dans la cigarette. Philip Morris fabrique des cigarettes électroniques, et d’autres produits dérivés contenant moins de poison. « Nous trouverons des solutions pour améliorer la cigarette. On investit beaucoup dans la recherche », a expliqué le directeur des affaires institutionnelles chez Philip Morris, Harouna Ly.

« Le problème n’a jusque-là que été posé sur le plan de la santé et non économique. C’est pourquoi, nous travaillons à améliorer le goût de la cigarette en écartant plus d’éléments nocifs. Je ne suis pas sûr que ceux qui ont fait le choix de fumer vont laisser demain, il faut donc les accompagner en apportant des solutions après des travaux de recherche », a-t-il ajouté au cours d’un échange avec des journalistes africains anti-tabac réunis à Bamako.