Close

Robinson Solo se définit avant tout comme slameuse

Le slam de Robinson Solo résonne comme une œuvre inachevée, abandonnée, tombée en ruine. Un cri déchirant, partant  du plus profond de l’artiste pour extérioriser de l’amertume à travers les vers de son slam.

Tels des graffitis qui n’ont besoin d’aucun musée pour se définir, Robinson  Solo dans son isoloir  n’a que son papier et son stylo lorsqu’elle s’interroge sur son existence qu’elle voit sous une couleur autre que le noir et le blanc. «Le noir et le blanc, sont pour moi une traversée et non un moment. Ce sont mes couleurs de fond »,  lâche-t-elle, laconique, lors de la projection, aux Ateliers Sahm, de son slam mode film intitulé « Slam 3», un court-métrage d’environ 14 minutes qui retrace son parcours perturbé.

Le slam est vu par Solo comme un miroir, un outil graduel qui lui permet de mesurer son état d’âme. « J’ai commencé le slam  ‘’a capella’’, en 2008.  Aujourd’hui, lorsque je relis mes notes d’avant, cela ne m’empêche pas de réaliser combien j’ai grandi. Cela dit tout sur ma déclamation. Le slam, c’est après tout un mystère. Il revient au public de le détecter », explique-t-elle.

Robinson Solo est aussi l’image de cette artiste sensible de cœur qui sait s’investir dans des œuvres à caractère social. C’est pourquoi elle a presté, à l’hôtel Saphir, dans le cadre de la soirée charité dédiée « Saphir By Night » sous le thème : «  les Démunis d’abord ». Sous  d’autres  cieux, elle a été tenancière des ateliers de slam dans une association d’action de solidarité internationale dite « ASI », une association d’aide à l’enfance et de soutien aux jeunes filles vulnérables à Brazzaville.  C’est dans cette même perspective que  s’inscrit sa participation dans le projet « Motissage » de Black Panther .

De par son dynamisme, Solo a travaillé pour plusieurs projets en partenariat avec l’UNICEF et le PNUD. Entre autres projets,   « Démocratie et Citoyenneté », « Tragédie du village Sékéllé », « EREX (Education aux risques des engins explosifs) », « S.I.C.  (Sensibilisation à l’instruction civique) ».

Polyvalente, cette artiste à l’esprit  ouvert et fertile a acquis une renommée dépassant son simple statut de slameuse qu’elle se défend d’être. Elle se produit  comme scénographe, maquilleuse et accessoiriste. On la retrouve dans le shooting  photo, les spot vidéo, le théâtre,  le cinéma. Solo joue le rôle de la secrétaire dans  la série télévisée « Lieutenant de la Rumba ». Elle incarne la femme enceinte dans le film-documentaire «  Les gestes qui sauvent ». Le Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, l’Institut Français du Congo à Brazzaville, les Ateliers Sahm,  Moké Film Festival à Pointe-Noire, le palais de congrès de Brazzaville  connaissent les prestations de cette jeune artiste, Robinson Solo.

Dans son périple, pour faire valoir ses qualités intrinsèques de slameuse, elle a été présente au Festival de Littérature de Berlin (Haus Der Berliner Festspiele) en septembre 2013, lors de la « Nuit du Congo »,  ainsi qu’à la 4 ème  édition du Festival International de Slam et Humour à Niamey ( FISH GONI) en 2015.

Solo, la slameuse Robinson Solo, sera présente le 11 mars aux côtés de  l’artiste  peintre Van Andréa en exposition aux Ateliers Sahm, pour célébrer  ensemble la journée internationale  de la femme.