Close

La société civile s’oppose au retour forcé des réfugiés rwandais

Plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont dénoncé le 13 janvier, lors d’un point de presse organisé à Brazzaville, la récente déclaration du premier ministre Clément Mouamba sur l’éventuel retour des réfugiés rwandais ayant refusé le rapatriement volontaire dans leur pays. Ces associations souhaitent que le gouvernement préconise des solutions parallèles en vue de la réinsertion de ces réfugiés dans la société congolaise.

Ce point de presse a été un plaidoyer de l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC), la Convention nationale des droits de l’homme (CONADHO), les Forces unies pour la liberté et la démocratie (FUL-D) et d’autres organisations de la société civile congolaise en faveur de la situation controversée des réfugiés rwandais vivant en République du Congo.

« Les organisations de la société civile sont très préoccupées sur la déclaration du premier ministre du 10 janvier 2018 et constatent une confusion sur l’appellation des 8460 réfugiés rwandais qui deviennent des migrants », a déclaré Loamba Moké, le président de l’ADHUC.

Aussi s’est-il interrogé sur la décision prise par l’Etat congolais, qui va à l’encontre des instruments internationaux des droits humains dûment ratifiés par le Congo, dont le statut de Rome.

Pour ces organisations de la société civile, la décision du premier ministre de contraindre certains réfugiés rwandais de repartir dans leur pays d’origine est un refus volontaire d’assistance humanitaire et une entorse contre la solidarité des pays frontaliers du Rwanda qui ont refusé le rapatriement volontaire de ces réfugiés.

« En ce qui concerne les personnes qui ont toujours besoin de protection internationale, leur statut de réfugié sera maintenu jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée », rappelle la déclaration de l’ADHUC.

Ces associations ont émis des recommandations, à savoir : le retrait de la déclaration du premier ministre, le refus de la direction générale de la police de mettre en application cette déclaration, le respect par le HCR et le CNAR des anciennes clauses de cessation du statut des réfugiés et la garantie de la protection internationale de tous les réfugiés vivant au Congo, l’interpellation du premier ministre par le parlement au sujet des motivations de cette déclaration.

En rappel, le 10 Janvier 2018, une déclaration signée par le premier ministre Clément Mouamba rappelait qu’en raison de la cessation de statut de réfugié de 8460 ressortissants rwandais vivant au Congo, le 31 décembre 2017, tout Rwandais n’ayant pas sollicité et obtenu l’exemption était désormais considéré comme migrant qui allait, par conséquent se conformer à la législation congolaise en la matière.

« Les personnes n’ayant pas bénéficié de l’exemption se trouvent désormais en séjour irrégulier sur le territoire congolais. Leur situation relève à présent des dispositions de la loi en matière d’entrée, de séjour et de sortie des étrangers au Congo », stipulait ladite déclaration.