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Toujours pas de pirogues pour les populations de Moussosso

Les populations qui vivent dans le quartier Moussosso à Makélékélé, au bord de la rivière Djoué, déplorent l’absence de pirogues pour passer d’une berge à une autre. La traversée du Djoué par pirogue a été interdite suite aux événements du 4 avril 2016. Cette situation a plongé les habitants de ce quartier périphérique dans un enclavement total.

Aujourd’hui, avec l’absence des pirogues, aller de Moussoso au Marché Total relève du parcours du combattant. Hier, avec une somme modique de 50 francs CFA, hommes femmes et enfants de plus de 5 ans traversaient aisément le fleuve Djoué ouvert de 6 h à 18 h pour atteindre le petit séminaire puis prendre son bus pour le Marché Total.

Outre les populations de Moussosso, d’autres habitants des villages du Pool, comme Kibossi, Goma Tsé-Tsé, Kélé Thenard, utilisaient aussi les services des pirogues pour se rendre facilement à Bacongo et de Bacongo vers leurs villages. « Ces villageois débouchaient à l’arrêt « B52» à Moussosso, puis empruntaient les « cent-cent ». Jusqu’ à la pirogue. De là, ils se laissaient conduire en pirogue pour aller faire des provisions dans les grands marchés de la capitale. Ce trafic permettait de ravitailler leurs villages respectifs », a témoigné Klaus, un habitant du quartier.

« Le marché ‘’ Mianbadzila’’que nous avons ici ne vend que l’essentiel. Quant aux femmes qui pratiquent le petit commerce devant leurs parcelles, elles vendent presque les mêmes denrées alimentaires. Si bien que pour faire un bon marché, il faut traverser de l’autre côté », a-t-il ajouté.

L’interdiction des pirogues à eu aussi des répercussions sur la vie scolaire de ce quartier. Le « chemin de l’eau » était également celui des écoliers qui fréquentaient des centres scolaires publics ou privés, hors de Moussosso. Avec près de 10 berges, les élèves avaient la possibilité de déboucher à « Kipé ya yo » ; à « Terre jaune » vers le marché PK, non loin de l’église catholique Ndona Marie ; derrière le Séminaire Saint Jean ; à l’usine ; au CEG de Kinsoundi vers l’Armée du salut.

Par conséquent, la fermeture de la traversée a engendré des classes pléthoriques dans l’unique école publique de Mayanga qui héberge le cycle primaire le matin et le collège dans l’après-midi. Une école à deux bâtiments avec moins de sept classes où les élèves sont assis à même le sol. Les effectifs de cette école révèlent environ 200 enfants par salle. « Avec la crise économique que traverse le Congo, les écoles privées en vogue ici ont vu leurs effectifs en baisse.

Un malheur ne venant jamais seul, comme dit un adage, les populations de Moussosso sont aussi confrontées au manque d’eau potable. Elles se contentent de l’eau du puits et du forage. Les puits sont souvent personnels, creusés dans chaque parcelle. Les forages quant à eux sont publics mais l’accès n’est pas facile à tous, à cause de la distance. Les populations sont aidé dans la corvée d’eau par les « Kavaki motor » qui sillonnent les ruelles en vendant le bidon jaune de 25 litres à 150 francs. A Moussosso, l’eau fournie par la Société nationale de distribution d’eau (SNDE) ne coule presque pas. « Une fois sinon deux par semaine », a déclaré Paul Batamio.

Les habitants de Moussosso ont des problèmes d’électricité. Rose Mélanie Mbanzoulou a affirmé « Ici, nous connaissons un délestage grave qui nous empêche de stocker des vivres au frais. Nous avons de l’électricité deux jours sur trois, sans compter les coupures intempestives qui surviennent parfois durant ces deux jours ».

Moussosso est situé dans l’arrondissement 8, à Madibou. La population de ce secteur est des plus intenses. Elle s’est accrue avec l’arrivée massive des déplacés du Pool.