Close

Trois trafiquants d’ivoire arrêtés à Owando

Les éléments de la gendarmerie nationale et les agents de l’économie forestière ont arrêté le 14 septembre à Owando dans la Cuvette, grâce aux informations fournies par l’équipe du Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage (PALF), trois personnes présumées trafiquantes de pointes d’ivoire. Ces délinquants fauniques risquent jusqu’à 5 ans de prison ferme.

Toutes les personnes qui dérogent aux mesures de protection des espèces animales en République du Congo sont passibles des sanctions prévues par la loi.  C’est dans ce cadre que les trois présumés grands trafiquants d’ivoire à savoir, Léandre Ngassai, Daniel Kounga et Jacques Konga, tous de nationalité congolaise, ont été arrêtés, en flagrant délit de détention, de circulation et de tentative de commercialisation illégale de six pointes d’ivoire pesant au total 30 kg dont on peut estimer à plus de trois éléphants massacrés.

L’arrestation a eu lieu à Owando, chef-lieu de la Cuvette, par les agents de la direction départementale des Eaux-et-forêts et de la gendarmerie nationale, grâce aux informations et appuis du projet PALF.

Ces trois prévenus dont l’âge oscille entre 25 et 60 ans, vivent exclusivement du trafic d’ivoire. L’un de ces trois prévenus serait un commerçant qui circule sur toute l’étendue du territoire nationale pour chercher et acheter les ivoires auprès des braconniers. Ivoires que ce dernier a l’habitude de revendre auprès de sa clientèle. Il serait aussi un sculpteur d’objets en ivoires.

Les deux autres (père et fils) seraient des fournisseurs de ces produits qu’ils trouveraient après avoir massacré des éléphants dans les forêts du département de la Cuvette. Ces trois prévenus ont tous reconnu les faits qui leurs sont reprochés. Ils encourent des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme.

Au cours de ces 10 dernières années, le trafic des espèces fauniques au monde est devenu plus organisé, plus lucratif, plus mondialement répandu, et plus dangereux que jamais. Le trafic faunique a des sérieuses implications pour la sécurité et la prospérité des populations à travers le monde.

Un rapport publié par Wildlife conservation society (WCS) déclare que les éléphants des forêts d’Afrique ont décliné de 62% en 10 ans. Ce même rapport ajoute que chaque 15 minutes, en moyenne, un éléphant est illégalement abattu sur le continent africain pour nourrir une demande insatiable en ivoire.  Le commerce illégal des produits de la faune conduit à l’extinction des espèces fauniques à travers le monde d’ici 2025.

En République du Congo, l’éléphant fait partie des espèces animales intégralement protégées, conformément à l’arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées. En outre, l’article 27  de la loi 37/2008, du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées stipule :   «  l’importation ; l’exportation ; la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées ; ainsi que de leurs trophées  sont strictement interdits ; sauf dérogation spéciale de l’administration  des eaux et forêts ; pour les besoins de la recherche scientifique ». S’ils sont coupables, des peines exemplaires devraient être prononcées à l’endroit de ces présumés trafiquants pour condamner sévèrement ces actes  ce,  pour une bonne protection de la biodiversité en générale.