Close

Les usagers de la téléphonie se plaignent, le gouvernement appelle au respect des cahiers de charges

Le ministre des Postes et télécommunications électroniques, Léon Juste Ibombo a indiqué le 12 juillet à Brazzaville que les sociétés de téléphonie mobile devraient respecter leurs cahiers des charges. Cette interpellation fait suite à des perturbations de communication constatée sur l’ensemble du pays.

A Brazzaville et à Pointe-Noire, ainsi que dans les villes secondaires du Congo, les populations se plaignent de la très mauvaise qualité des communications qu’offrent les sociétés de téléphonie mobile. Les abonnés des deux principaux opérateurs, notamment MTN et Airtel sont à l’épuisement, vu que leur problème reste sans solution.

D’après ces usagers de la téléphonie mobile, les sociétés leur prélèvent plus d’argent que la facturation normale. Ceci concerne les communications voix, les SMS et l’internet, selon les témoignages. « J’ai chargé 1.000 francs CFA de crédit pour une navigation par forfait de 75 francs. Quelque temps après, Airtel m’envoie un message m’annonçant qu’il ne me restait plus que 55 francs CFA. Comment ? Ils doivent me l’expliquer, c’est de l’arnaque pure et simple », dénonce une abonnée.

Le responsable de l’Observatoire congolais des droits de consommateurs, Mermans Babounga, n’hésite pas lui aussi d’utiliser le mot « arnaque » et indexe les entreprises MTN et Airtel comme responsables de cette surfacturation. Mermans Babounga évalue ce préjudice à plus de 100 millions de francs CFA le mois. Il explique que les sociétés de téléphonie mobile ne respectent pas les prix plafond fixés par l’Autorité de régulation des télécommunications au Congo. Pour Mermans Babounga qui vient d’adresser à l’ARPCE et dont la suite ne lui convient pas, les deux acteurs, opérateur et régulateur, « sont de connivence ».

Le gouvernement fait également le même constat. Le ministre Ibombo des Télécommunications électroniques déplore même une situation désagréable.  «Depuis quelques temps, les usagers de la téléphonie mobile sont victimes et de façon récurrente, des perturbations de leurs communications. Ce, sans une forme de compensation de leurs unités. Cette situation, combien désagréable, est certainement due à la mauvaise qualité des services offerts par nos opérateurs de téléphonie mobile», déplore-t-il. 

Et pourtant, l’ARPCE explique qu’il n’y a jamais eu plusieurs prix sur les SMS ou les appels vocaux. C’est l’ancienne tarification qui s’applique à ce jour. Le directeur de l’Economie et des marchés de l’ARPCE, Antoine Ndekololo affirme que les nouveaux tarifs, fixant le prix de SMS à 10 francs CFA vers un autre opérateur et à 3 francs CFA vers le même opérateur n’est pas encore appliqué.

Le gouvernement a décidé d’appliquer une taxe sur les télécommunications. La mesure est en vigueur depuis cette année et fait partie de la loi de finances 2016. « Pour ne pas pénaliser le consommateur, il était question de retirer ce plan tarifaire », explique M. Ndekololo qui révèle qu’un audit est en cours en ce moment. Il déterminera les opérateurs qui appliquent des prix farfelus. « En ce moment-là, nous allons leur demander de revoir leurs tarifs à la baisse, et pourquoi à la hausse si ils sont bas », promet le directeur de l’Economie et des marchés de l’ARPCE.

Sanctionnées en 2014 et en 2015 pour mauvaise qualité de service, les sociétés MTN et Airtel l’équivalent d’une année de leur licence d’exploitation en 2G et en 3G. Une sanction qui équivalait à quelque 100 milliards de leur chiffre d’affaires. Le préjudice causé par la sanctionné encaissée par les deux opérateurs en 2014 n’avait en tout représenté que 1% de leur chiffre d’affaires.