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Voici comment seront utilisés les 193 milliards de l’emprunt obligataire

Le  ministère  des Finances et du budget a  publié le 19 janvier à Brazzaville les affectations financières faites aux différents projets retenus pour l’utilisation de quelque 193 milliards de francs CFA obtenus à la suite de l’emprunt obligataire lancé par le Congo en décembre 2016. Cette publication du gouvernement porte des montants précis alloués à chaque projet.

L’argent obtenu à l’issue de l’emprunt obligataire lancé sur le marché financier de la CEMAC va servir à plusieurs projets et dans divers domaines. Les Grands travaux ont eu la part du lion avec 68 milliards de francs CFA pour poursuivre les travaux en cours, en initier d’autres et coordonner les chantiers sélectionnés dans les départements ministériels.

Le gouvernement a prévu construire avec une partie de cet argent des logements sociaux dans les différentes villes du pays. Le ministère de la Construction bénéficiera pour cette activité une enveloppe de l’ordre de 14 milliards de francs CFA. De même, une ligne de 54 milliards a été créée pour construire la Cité internationale des affaires à Brazzaville.

Dans la poursuite de son vaste programme de construction de douze hôpitaux généraux dans les départements du pays, le gouvernement va consacrer 20 milliards de francs CFA pour permettre au ministère de la santé de mener à bien ce projet. Ces hôpitaux généraux sont construits par la société brésilienne ASPERBRAS. Elle avait arrêté certains travaux faute justement de financement. Grâce au fruit de cet emprunt obligataire dont le taux de remboursement est de 6,5%, cet important programme d’infrastructures sanitaires devra se poursuivre tranquillement.

S’agissant de la réhabilitation des routes  aménagées, 13 milliards 400 millions de francs CFA sont prévus. Une somme de 25 milliards sera également dégagée pour la construction de la route Dolisie-Brazzaville. En fait, il s’agit d’une dette que le gouvernement doit rembourser à la société chinoise qui a déjà construit et livré l’infrastructure. La route est opérationnelle depuis l’année dernière, plusieurs transporteurs en commun l’utilisent. Mais, à l’instar de nombreuses entreprises chinoises, l’Etat n’a pas été en mesure de payer intégralement la facture des travaux suite au contexte économique et financier actuel très délicat. La Chine avait alors consenti de racheter toutes ces dettes auprès de l’Etat, et au Congo de rembourser progressivement.

D’autres secteurs prioritaires comme l’eau et l’électricité ne sont pas en marge du partage des fonds de l’emprunt obligataire. Ici, 15 milliards sont injectés pour la réalisation de certains projets dont l’électrification du complexe industriel de Maloukou situé à 80 Km au nord de Brazzaville. Cette zone industrielle, comprenant une vingtaine d’unités de production, est très attendue par les jeunes et autres sans-emplois, car elle créera jusqu’à 20.000 emplois, selon les autorités.

L’Enseignement supérieur prendra quant à lui une enveloppe garnie de 15 milliards de francs CFA. De l’argent qui servira assurément à améliorer les conditions de travail des enseignants et des étudiants de l’université Marien Ngouabi dont les structures ont connu un début de modernisation grâce à la coopération avec la Chine.

L’argent obtenu de cet emprunt obligataire a essentiellement été investi dans les infrastructures. Le gouvernement a décidé de na pas fléchir le pas de ce côté malgré la crise économique et financière. C’est pourquoi, une bagatelle de 15 milliards de francs CFA sera décaissée pour le compte des travaux de l’université Denis Sassou N’Guesso à Kintele, dans la banlieue nord de Brazzaville.

Ces dépenses font un total de 156  milliards  400 millions de francs CFA. Il est vrai que l’emprunt lui-même faisait quelque 193 milliards. Mais, le Congo était soumis à rembourser une dette de l’ordre de 48 milliards de cet argent, auprès d’un pool bancaire. La dette sera restructurée par conversion des créances sous forme de titres obligataires.

Donc, il ne devra rester en tout que 102 milliards pour financer tous ces projets retenus au titre de l’année 2017. C’est dire que le gouvernement trouvera des ressources additionnelles pour que tous les chantiers évoluent normalement et aillent jusqu’au bout.