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Queen Tawa, une diva de la mode et de la musique

De son vrai nom Tchianna Tchicou-Pembey, l’artiste congolaise Queen Tawa est styliste et musicienne. Sa stratégie artistique se résume à vendre l’image du Congo à l’extérieur. C’est ce qu’elle a fait dans les palaces d’Europe où elle a travaillé avant de s’installer au Congo, son pays natal.

C’est au cours d’une soirée Fashion Week que la styliste-modéliste, alors diplômée en sciences médico-sociales (SMS), s’est présentée pour la première fois sous le nom Queen Tawa. Elle s’est prise pour une vraie reine. « J’ai vu des gens s’incliner devant moi pour me saluer avec révérence », a confié l’artiste. « Il y avait dans ma tenue du jour, une de mes créations, quelque chose de grand, de majestueux que je ne saurais expliquer », a-t-elle révélé.

Sans notion de couture au départ, la faiseuse de modèles a longtemps dessiné puis imposé à ses couturiers ivoiriens quelques peu boudeurs, ses tenues extravagantes tirées de son imaginaire. « Ils étaient, en quelque sorte, mes mains ».

En séjour au Congo, Queen Tawa profitait toujours de renouveler sa garde-robe auprès de Clarisse, sa couturière d’antan qui, elle, suivait la consigne sans sourciller. En revanche, la bonne dame s’abstenait d’exposer ces « bizarreries » sur la devanture de son atelier, « question d’éviter aux passants de remettre en cause son savoir-faire », a ajouté la styliste en ricanant.

Pourtant revêtue de ses « mapapu » (les ailes) fait en «Liputa » (le pagne) dont Liputa Swagga est son concept, Queen Tawa suscite l’admiration de son entourage lorsqu’elle répond à ces invitations solennelles où mille regards convergent vers elle.

Hier encore, Queen Tawa n’était pas prête à vendre ses créations. « A chaque fois que des gens se rapprochaient de moi pour me solliciter la vente d’une de mes tenues, j’avais l’impression qu’on allait m’arracher ce que j’avais de plus cher au monde. Derrière chacune de ces tenues, se cache toute une histoire », dit-elle avec beaucoup d’émotion.

Il y a près de cinq ans que Queen Tawa a professionnalisé sa recherche créatrice. Son atelier est basé à Pointe-Noire. Il faut dire que la styliste est purement ancrée dans l’art puisque chacune de ses créations reste unique en son genre. De quoi faire des captifs! Ses tenues sont appréciées uniquement par une catégorie de gens. En 2017, Queen Tawa a présenté ses sublimes mannequins à la soirée miss indépendante. Lauréate de la rubrique mode, elle a remporté le trophée de la Sanza de Mfoa 2018.

Avec des notions en cosmétique, Queen Tawa a, à son actif, habillé des vedettes de la musique à l’instar de la chanteuse congolo-camerounaise, Spirita. Mais Queen Tawa, c’est aussi la vedette sur scène présente au FESPAM en 2013. La star a emboîté le pas à ses parents, Charles Tchicou et Pembey-Sheiro, deux illustres musiciens qui ont marqué la sphère musicale congolaise des années 80. L’héritière qui écrit en Kituba a composé Baluka, un morceau où elle exhorte la femme à fuir le coup de trop. Mais son premier titre s’intitule Brazza. Un titre prémonitoire qui annonce son retour volontaire au bercail.

La diplômée en Sciences-médico-sociale tel le voulaient ses géniteurs a pourtant orienté son regard vers d’autres objectifs. Queen Tawa est aujourd’hui à la tête des grands restaurants d’un grand hôtel de la capitale. Très patriotique, dans son imaginaire même, sa conception des choses reflète le Congo !