Le représentant de la Banque mondiale au Congo, Djibrilla Issa a relevé le 4 avril à Brazzaville l’impérieuse nécessité pour les pouvoirs publics de mettre un accent accru sur l’urbanisation des villes qui constitue un vecteur important pour le développement économique.
Dans son intervention à l’occasion du lancement du mois du développement urbain, le représentant de la Banque mondiale a fait savoir que le Congo était parmi les pays les plus urbanisés en Afrique, car disposant d’une population d’environ 4,5 millions d’habitants dont entre 65 à 70% vivent en milieu urbain. Cela fait du Congo l’un des pays les plus urbanisés d’Afrique subsaharienne avec une moyenne estimée à 43%.
Pour Djibrilla Issa, cette forte concentration de la population dans les zones urbaines au Congo présente des défis, mais aussi des opportunités. Car le manque d’investissements dans ce domaine n’a pas encore permis un développement urbain productif et inclusif.
Poursuivant ses propos, il a souligné que ce phénomène d’urbanisation anarchique avait engendré des zones d’habitation précaire et des logements insalubres. Ce qui fait que les deux grandes villes du Congo qui sont Brazzaville et Pointe-Noire, confrontées à de problèmes d’insalubrité, de manque d’eau, d’électricité et d’assainissement. La réhabilitation de ces zones urbaines est estimée à 1,3 milliard de dollars, soit environ 500 milliards 750 millions de francs CFA. De même, les dernières études socio-économiques indiquent que moins de 50% des foyers à Brazzaville et à Pointe-Noire sont raccordés au réseau d’électricité.
Il a interpellé les pouvoirs publics congolais sur l’urgence de s’investir dans la planification urbaine qui peut toucher près de 60% de la population et contribuer significativement à la réduction de la pauvreté et à l’accès aux services de base. Dans la mesure où les villes urbanisées attirent les entrepreneurs à implanter leurs sociétés où les économies d’agglomérations augmentent leur productivité.
A cet effet, il a étalé les projets dont cette institution financière internationale apporte son financement, notamment le projet eau, électricité, développement urbain (PEEDU) à hauteur de 276 millions de dollars dont 68% par le gouvernement et 32% par la Banque mondiale, ainsi que le projet de développement urbain et de restructuration des quartiers précaires, d’un montant de 20 millions de dollars, 67% pour la Banque mondiale et 23% pour le gouvernement.
Répondant à la Banque, le ministre d’Etat, ministre en charge des Villes, Claude Alphonse Silou a expliqué que le gouvernement de son côté fait de gros efforts pour aménager les villes congolaises, notamment Brazzaville et Pointe-Noire. « Notre mission à la tête de ce ministre est réfléchir à l’avenir de nos villes. Pour ce faire nous allons restructurer les quartiers et les aménager pour apporter les équipements de base au plus près des populations pour améliorer leur cadre de vie », a-t-il annoncé.
Le coordonnateur du Projet eau, électricité développement urbain, Maurice Bouesso a focalisé son intervention sur les principaux résultats. De ce fait, il a expliqué qu’à ce jour les activités éligibles réalisées par le PEEDU ont permis d’améliorer les conditions de vie de 1.114.960 habitants des quartiers ciblés de Brazzaville et de Pointe Noire.
S’appesantissant sur les résultats de ce projet au 31 mars 2017, il a précisé que 34 Km de linéaire de réseau de drainage a été construit et remis en état, 32 Km de linéaire de voiries construites dans les zones ciblées du projet ; 230 km de réseau d’adduction d’eau posés avec 16.000 branchements.
A ce propos, il a fait entendre que s’agissant des perspectives, le PEEDU va réajuster les failles constatées dans l’exécution de certains projets, notamment en ce qui concerne le volet énergie électrique.
Pour ce faire, il a plaidé pour la mobilisation de fonds de contrepartie afin de poursuivre harmonieusement les activités éligibles du PEEDU, qui s’élève à environ 45 milliards de francs CFA.