A l’approche de l’élection du président de la République de mars 2026, les acteurs politiques de l’opposition voudraient se réunir pour avoir un seul candidat qui devra affronter celui du camp au pouvoir. Mais, l’entreprise semble vouer à l’échec selon les avis des différents acteurs politiques consultés comme Pascal Tsaty Mabiala, Jean Ebina et Cyr Ebina, qui louent l’initiative, mais ne croient pas à la réalisation de cette optique.
Le 13 avril à Brazzaville, trois formations politiques ont lancé une « alliance pour l’alternance démocratique en 2026 ». Cette nouvelle plateforme de l’opposition regroupe le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD), de Jean-Serge Yhomby Opango, le Mouvement des républicains et le Parti du peuple. Ces partis comptent accueillir d’autres forces de l’opposition à l’idée d’avoir un candidat unique de l’opposition à la présidentielle de 2026.
Cette idée de candidat unique ne semble pas contenter tous les acteurs politiques de l’opposition. Le chef de file de l’opposition, Pascal Tsaty Mabiala est sceptique à cette de candidat unique de l’opposition : « Nous avions eu, en 2016 une opposition qui était aussi unie et aussi forte. Pourtant, nous n’avons pas été capables d’avoir un candidat unique. Alors, par quel miracle, aujourd’hui, nous arriverons à avoir un candidat unique dans les conditions actuelles ? Je ne dis pas que je suis contre, mais je suis un peu sceptique quant à notre capacité à nous mettre d’accord sur une personne, une femme ou un homme », affirme-t-il.
Pour Pascal Tsaty Mabiala, l’opposition congolaise donne la liberté à chaque politique selon sa vision. : « Il peut y avoir autant de candidats à l’élection. Est-ce que vous connaissez un seul pays en Afrique qui a pu élire un seul candidat à l’élection présidentielle ? Jamais. Jamais l’opposition en Afrique n’a pu trouver un candidat unique de l’opposition », fait-il savoir.
Le président du Parti congolais écologiste et d’éthique, Jean Ebina de son côté encourage l’idée d’une candidature unique à la présidentielle de 2026 : « Mieux vaut se réunir que de se diviser. Il s’avère que le grand problème de l’opposition, c’est l’ego, l’égocentrisme. Tout le monde veut être chef. La tendance est de vouloir imposer aux autres la manière de faire. Certains parmi nous, à l’opposition, se sont érigés en professeurs, en distributeur de diplômes d’opposants. Comment peut-on vouloir réunir une opposition en se concentrant sur la division ? La division favorise le PCT, favorise le pouvoir actuel », dit-il.
Jean Ebina souligne que pour avoir un seul, il faudrait que les dirigeants, les présidents des partis politiques, qui se reconnaissent de l’opposition, commencent à être humbles, à accepter d’être derrière une autre personne et organiser des primaires dont les résultats seront acceptés de tous : « Une fois les primaires devenues effectives, le candidat qui sera choisi aux primaires, toute l’opposition s’alignera directement avec ce candidat. Et ce candidat prendra en compte les projets de tout un chacun, de chaque parti politique, et qu’on proposera au peuple en guise d’alternative à ce qui est proposé depuis un bon moment. De cette manière, l’opposition sera considérée et prise au sérieux », précise Jean Ebina.
Cependant, les acteurs du parti au pouvoir, comme José Cyr Ebina, membre du Parti congolais du travail (PCT) soutiennent que les hommes politiques devraient chercher à instaurer un dialogue entre eux au lieu de s’ériger en pouvoir et opposition : « Pourquoi en Afrique, l’on devrait toujours parler de pouvoir et d’opposition. Il est mieux que les acteurs politiques se mettent autour d’une table et soient des forces, des courants qui font des propositions. L’opposition est un terme auquel je ne crois pas. Parce que je trouve que c’est spécifiquement africain. Le plus important pour moi, c’est le bien-être des peuples. C’est le colonisateur qui nous a opposés. Pourtant, nous partageons les mêmes valeurs », dit-il.
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