Clap de fin avant l’heure ! Le meeting du mouvement « Le Patriarche », prévu le dimanche 9 février dernier au Palais des Congrès de Brazzaville, a été annulé. Conséquence logique du retrait fracassant de cinq partis politiques du centre, qui dénoncent des manœuvres opaques et des dissensions internes. Le centre politique congolais est en ébullition.
L’annonce, faite le 7 février 2025 par Louis Juvénal Hollat, président du Rassemblement des Partis Politiques du Centre (RPPC), a l’effet d’une bombe. Les formations PCAP, PADI, MDD, CUD et PPAD, piliers de la coalition centriste, ont lâché « Le Patriarche », laissant derrière elles un événement mort-né. Mais que s’est-il réellement passé pour en arriver à une telle désaffection ?
Selon Louis Juvénal Hollat, la décision radicale a été motivée par un profond désaccord sur la gestion de l’organisation du meeting, devenu le symbole d’une mésentente irréconciliable. « L’initiateur de la plateforme ‘Le Patriarche’ a sollicité le RPPC pour obtenir l’autorisation préfectorale, arguant un manque de statut juridique propre », explique-t-il. Une demande anodine en apparence, mais qui a révélé des failles profondes.
« En demandant au RPPC d’écrire en lieu et place du groupement, il a imposé une commission d’organisation en violation de notre charte », dénonce M. Hollat, visiblement irrité. « Seul le collège des présidents est habilité à engager le groupement. » Une question de principe, un respect des statuts bafoué, qui a mis le feu aux poudres et scellé le sort du meeting.
Au-delà de cette querelle administrative, le RPPC a réaffirmé son soutien indéfectible au président Denis Sassou N’Guesso. « Nous le soutenons dans la préservation de la paix, l’absence de conflits armés, la matérialisation du vivre ensemble et la résolution de la crise multidimensionnelle », a martelé Louis Juvénal Hollat. Un message politique fort, qui souligne la volonté du RPPC de se positionner comme un acteur de stabilité dans un contexte incertain.
Brice Aimé Mombo, coordonnateur adjoint du RPPC, n’a pas mâché pas ses mots : « Il y a ceux qui se croient détenteurs de formules magiques pour faire exploser ce pays. Ils sont connus et ne pensent qu’à leurs intérêts personnels. » Des accusations cinglantes, qui ont laissé peu de doute sur les cibles visées et sur l’atmosphère délétère qui règne en coulisses.
Le retrait des signatures du RPPC a donc sonné le glas du meeting du Patriarche, laissant un goût amer et de nombreuses questions en suspens. Cette crise interne sonne-t-elle le glas du mouvement ? Quel sera l’impact de cette annulation sur l’avenir politique de la coalition du centre ? Seul le temps apportera des réponses, mais une chose est sûre : Digne Elvis Tsalissan Okombi vient de connaître un séisme dont les répliques se feront sentir longtemps.